Go ! 3
Je pète les plombs : « non !!!!! ». Je tire dans tous les sens. Le peau rouge derrière le poteau est fauché en réarmant son fusil. Je cours vers mon dernier adversaire. Il a prit l'arme à feu de son défunt collègue et se rue aussi sur moi en hurlant. Nous ne sommes plus qu'à vingt centimètres l'un de l'autre quand nous nous tirons dessus nos trois dernières balles.
Il refusait de laisser tomber. Moi aussi.
Soudain, Bison-sans-peur s'élève au-dessus du sol, bras en croix, yeux fermés, son poitrail se gonfle, et il prend une couleur rouge métallique ; ses épaules, ses mains et ses avant-bras se relient les uns aux autres dans une mélasse dorée suintant de tous ses pores. Son sternum se creuse dans un cercle parfait, et en son centre reflue une plaque transparente d'où filtre une lueur orangée. Ses bottes et son short en peau se muent en une sorte de plastique de synthèse vivant. Il se dilate, vire au rouge et couvre entièrement la partie inférieure de son corps. Les semelles de ses cuissardes se creusent et deviennent incandescentes : des répulseurs apparaissent. Les formes se précisent pour laisser apparaître une armure rouge et or high-tech. Des jets de fumée, signe d'une régulation de la pression intérieure, sont expulsés, ça et là. Il ne lui reste plus qu'à mettre son casque une centrale neuro-informatique. C’est une version personnelle d'Iron-Man ? Mais plutôt que de se révolter, il vaut mieux s'adapter : spontanément, je m’aplatis au sol et je me catapulte grâce à mes puissantes jambes, jusqu’au mur me faisant face, à trois ou quatre mètres de là. Pendant mon envol, j'en profite pour arracher chemise et pantalon : apparaît alors le superbe costume rouge et bleu de Spiderman. Suspendu au mur par une main, j’enfile mon masque. A peine passé, je sursaute sous le choc électrique de mon sixième sens. Réflexe : je bondis ! La chaleur de la rafale de plasma vitrifie le mur derrière moi, mais je n’y suis plus, je me suis refugié sur un poteau.
L'adversaire se déplace calmement, sûr de son fait : il sait que j'ai fait un mauvais choix, que j'ai préféré la rapidité à la puissance de feu, et, face à une arme de guerre pareille, ce n’était pas forcément une bonne idée…
Vite ! Réfléchir, trouver une super-idée ! Je pose la main sur mes recharges de toiles : plus beaucoup de fluide... Il ne faut pas compter l'arrêter avec ça… Mais gagner du temps, ça, oui, je peux peut-être.