De profundis
Australopithecus Aquaticus
En vacances, et je me promène, je baguenaude, me voilà t'il pas en train de solliloquer ? Maximes de labour et des aphorismes de comptoir, j'aimerais en faire profiter. Seulement, une fois passées, ces belles pensées retournent au néant, et pchit ! Sans filet à papillons ni carnet à souche, perdues pour l'humanité, qu'elles sont. Quel gâchis... Ah ! Si j'avais pu les noter toutes ! Je serais déjà passé à la postérité, tout simplement ; j'aurais plein de pognon. Bon, c'est décidé : j'écris !
On peut avoir beaucoup de surface, mais aucune profondeur. Mon fils m'a dit que j'en avais beaucoup ; il entendait par là que je savais nager jusqu'au fond de la rivière : à chaque fois qu'il aperçoit une pépite d'or ou une pierre précieuse depuis la lucarne transparente de son bateau, c'est moi qui s'y colle pour aller récolter le trésor. Il ne sait pas nager , mais il n'a que quatre ans (et demi), aussi lui pardonné-je cette petite imperfection. En revanche, c'est un grand contemplateur.
Ensuite, il n'a plus qu'à construire un coffre en galets, y cacher ses valeurs, le repérer sur une carte. Demain, il sera pirate.