ET TA SOEUR ?
" - Seb.
- Hm ?
- C'est François. François G. . Ça va ?
- Tiens, salut patron, ça va ? Tu tombes bien, je voulais te voir au sujet de ma petite augmentation...
- Oui oui, mais moi je suis venu te voir pour que tu écrives quelque chose pour ma petite sœur.
- Hm. Mouais... De quoi est-ce qu'elle a besoin ? D'un faire-part ? D'une lettre de protestation pour le SAV ?
- Non non, rien de tout ça : c'est personnel. Il faudrait que tu lui fasses une texte, une poésie par exemple, rien que pour elle, ça lui ferait plaisir ; elle kiffe bien ce que tu fais.
- Le gendarme à la télé a dit qu'il ne fallait dire "kiffer", parce que ça veut dire "cannabisser".
- Heu... Es-tu d'accord pour écrire ce que je te demande ?
- Bien sûr, bien sûr. Mais ta sœur, je la connais à peine, moi, ta sœur ! Si on a échangé vingt mots dans toute notre existence, c'est le bout du monde ! Tu me diras, ce sont des mots qui ont beaucoup compté, c'est vrai... J'en avais besoin, de ces mots, au moments où un fou m'attaquait à grands coups de syllogismes hasardeux.
- De ?
- Syllogismes. Exemple : Hitler aimait les chats. Vous aimez les chats. ALORS vous êtes hitlérien. Note bien la majuscule.
- Mais c'est complètement débile, comme raisonnement.
- Débile, non. C'est de la rhétorique, couvrir d'ordures un adversaire pour le réduire au silence grâce à des raisonnements logiques mais non-valides...
- Arrête ! Arrête, ta philo me donne mal à la tête ! Et puis c'est de l'histoire ancienne, non ? Tu l'as enfermé dans sa cloche, ton timbré, on ne l'entend plus, si ?
- Si, mais c'est un brouhaha très lointain. Bon. Ta sœur, c'est Karine ?
- C'est elle.
- Karine G.
- Oui.
- Karine G. ... Karine G. ... K. G. ... K. G. ... Ça m'inspire bien quelque chose, comme ça, à brûle-pourpoint, mais... Je ne sais pas si ça va lui faire plaisir.
- Dis toujours.
- Voilà : on peignait ces deux lettres au dos de la capote des prisonniers de guerre dans les Stalags, en ALlemagne, pendant la guerre. KG : Krieg Ge... AH, je sais plus : j'ai perdu tout mon allemand.
- Non. Tu as raison : ça n'ira pas.
- Sinon, je pourrais tout simplement lui dire que je suis content et honoré de pouvoir la compter parmi mes lecteurs habituels ? Et si je lui décernais le prix Barbotine 2006/2007 ? Vous êtes une sacré famille, vous, les G., des gens précieux pour l'humanité !
- Ça va, ça va, la flagornerie... Si tu crois que c'est comme ça que tu auras une augmentation...
- Ah ? Non, t'as raison, patron, t'as raison, "tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute"... Seulement, je vous aime bien quand même. Tiens, cet été, si je passe dans ta région, est-ce qu'on pourra se voir ? Et ta sœur ? »
- Hm ?
- C'est François. François G. . Ça va ?
- Tiens, salut patron, ça va ? Tu tombes bien, je voulais te voir au sujet de ma petite augmentation...
- Oui oui, mais moi je suis venu te voir pour que tu écrives quelque chose pour ma petite sœur.
- Hm. Mouais... De quoi est-ce qu'elle a besoin ? D'un faire-part ? D'une lettre de protestation pour le SAV ?
- Non non, rien de tout ça : c'est personnel. Il faudrait que tu lui fasses une texte, une poésie par exemple, rien que pour elle, ça lui ferait plaisir ; elle kiffe bien ce que tu fais.
- Le gendarme à la télé a dit qu'il ne fallait dire "kiffer", parce que ça veut dire "cannabisser".
- Heu... Es-tu d'accord pour écrire ce que je te demande ?
- Bien sûr, bien sûr. Mais ta sœur, je la connais à peine, moi, ta sœur ! Si on a échangé vingt mots dans toute notre existence, c'est le bout du monde ! Tu me diras, ce sont des mots qui ont beaucoup compté, c'est vrai... J'en avais besoin, de ces mots, au moments où un fou m'attaquait à grands coups de syllogismes hasardeux.
- De ?
- Syllogismes. Exemple : Hitler aimait les chats. Vous aimez les chats. ALORS vous êtes hitlérien. Note bien la majuscule.
- Mais c'est complètement débile, comme raisonnement.
- Débile, non. C'est de la rhétorique, couvrir d'ordures un adversaire pour le réduire au silence grâce à des raisonnements logiques mais non-valides...
- Arrête ! Arrête, ta philo me donne mal à la tête ! Et puis c'est de l'histoire ancienne, non ? Tu l'as enfermé dans sa cloche, ton timbré, on ne l'entend plus, si ?
- Si, mais c'est un brouhaha très lointain. Bon. Ta sœur, c'est Karine ?
- C'est elle.
- Karine G.
- Oui.
- Karine G. ... Karine G. ... K. G. ... K. G. ... Ça m'inspire bien quelque chose, comme ça, à brûle-pourpoint, mais... Je ne sais pas si ça va lui faire plaisir.
- Dis toujours.
- Voilà : on peignait ces deux lettres au dos de la capote des prisonniers de guerre dans les Stalags, en ALlemagne, pendant la guerre. KG : Krieg Ge... AH, je sais plus : j'ai perdu tout mon allemand.
- Non. Tu as raison : ça n'ira pas.
- Sinon, je pourrais tout simplement lui dire que je suis content et honoré de pouvoir la compter parmi mes lecteurs habituels ? Et si je lui décernais le prix Barbotine 2006/2007 ? Vous êtes une sacré famille, vous, les G., des gens précieux pour l'humanité !
- Ça va, ça va, la flagornerie... Si tu crois que c'est comme ça que tu auras une augmentation...
- Ah ? Non, t'as raison, patron, t'as raison, "tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute"... Seulement, je vous aime bien quand même. Tiens, cet été, si je passe dans ta région, est-ce qu'on pourra se voir ? Et ta sœur ? »
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