SYLLOLLOGISMES de fin de soirée
Je ne déteste pas le mauvais temps, puisque je suis normand ; depuis trois jours, je ne quitte plus la tiédeur du poêle. Par la fenêtre, je regarde la nature alentour, figée dans une gangue de glace déposée par les brouillards givrants ; j’ai attaché une boule de graisse dans le pommier en face, piafs et autres mésanges viennent y faire le plein de lipides. Ce n’est pas parce qu’on aime les animaux qu’on n’aime pas les humains. Ce n’est pas non plus parce qu’on ne les aime pas.
Je repense à cet hiver 1991 où je laissai ma porte ouverte à mes collègues en galère de crèche, encore deux oiseaux en lutte contre la froidure. Ils avaient froid et je me cassais le dos à creuser des tranchées. Nous rêvions d’émeutes, nous les jeunes.