Ça fait combien, en becquerels ?
En prenant l’hypothèse d’un rapport isotopique naturel (soit 0,7% d’uranium 235) et de l’absence d’uranium artificiel (ni uranium 236 ni uranium 232), l’activité massique correspondant à 12 grammes par litre est d’un peu plus de 307 000 Bq/litre, soit pour 30 mètres cube d’effluents, une activité totale en uranium de plus de 9 200 000 000 becquerels, soit 9 200 MBq (mégabecquerels).
Aux termes de l’arrêté du 16 août 2005, la SOCATRI ne doit pas rejeter sur un an, dans le canal de Donzère-Mondragon, plus de 71,7 MBq en isotopes de l’uranium. La fuite qui s’est produite a donc conduit à un rejet dans l’environnement plus de 100 fois supérieur à la limite annuelle (128 fois sur la base d’une hypothèse qui n’est absolument pas maximaliste).
La transparence est dans tous les discours, ce serait mieux qu'elle soit dans les actes. Il est intéressant de remarquer que lorsqu’une fuite accidentelle se produit et qu’elle est inférieure, ou très inférieure, aux limites de rejet, cette comparaison est systématiquement mise en avant par l’exploitant et l’Autorité de sûreté nucléaire et l’Etat. En revanche, lorsque la fuite représente un dépassement considérable (plus de 100 fois) des limites maximales, la comparaison disparait du discours officiel et les résultats sont présentés… en grammes !