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Nicolas Lebourg, Histoire générale du camp de Rivesaltes 3

10 Mai 2008 , Rédigé par Sébastien Clivillé, Hagaär Dünor, Totoseb, the Toxic Avenger


L’année 1942 qui commence, celle qui voit le monde basculer dans la guerre totale, transforme Rivesaltes en nœud du dispositif antisémite européen.
Le 26 août 1942 à cinq heures du matin commencent les opérations de ramassage des Juifs étrangers de la zone sud et leur regroupement au Centre inter-régional de Rassemblement des Israélites de Rivesaltes. Ordre est donné d’interner toute personne qui entraverait l’opération de regroupement sur le site.


L’établissement du camp spécial le voit passer en quelques semaines du statut de « Centre de rassemblement familial » à celui de « Centre Régional de Rassemblement des Israélites » pour finalement devenir à la fin de l’été le camp rassemblant les juifs du Sud. Il est installé aux îlots J (femmes et enfants) F (hommes ; antérieurement dédié aux travailleurs) et K (réception, criblage et triage). Il est prévu pour un effectif de 10 000 internés composé de familles et une durée de 15 jours. Y sont d’abord regroupés les 1 176 juifs déjà au centre. Les transferts depuis d’autres camps se font par trains jusqu’à la gare de Rivesaltes, puis, de là, par camions jusqu’au centre, de même manière en sens inverse pour les convois direction Drancy – et, de là, vers Auschwitz.
Au tout début la desserte ferroviaire entre le camp et la gare avait été utilisée, mais elle fut rapidement abandonnée pour réaliser des économies d'énergie. Les convois partent le onze août (400 personnes), le vingt-trois août (175 personnes), le premier septembre (173 personnes), le quatre septembre (621 personnes), le quatorze septembre (594 personnes), le vingt-et-un septembre (72 personnes), le vingt-huit septembre (70 personnes), le cinq octobre (101 personnes) et le vingt octobre (107 personnes) - chiffres à prendre avec des pincettes, variations selon les archives. Les femmes et enfants (ces derniers étant absents des deux premiers convois) sont transportés dans des wagons de voyageurs, les hommes dans des wagons à bestiaux pourvus chacun de paille, d’une lanterne, d’un seau contenant de l’eau potable et d’un seau hygiénique. La faible et mauvaise alimentation des déportés dans le camp puis durant le transport provoque des dysenteries. La ration individuelle ne représente que la moitié de celle des gardiens qui les escortent.
Faisant le bilan, le secrétaire-général de la préfecture conclue : « nous pûmes constater beaucoup de résignation, et même de dignité. Peu de tentatives de suicide ou d’évasion ont été portés à notre connaissance. (…) Mais l’opinion publique, même chez les partisans les plus convaincus de la collaboration, s’est émue et son émotion est loin d’être calmée »
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H
Bonjour l'ambiance! Je suis issu d'une communauté juive importante du XI eme arrondissement de Paris qui a eu sa part de déporté en grand nombre également et j'ai ma dose d'histoire, et même l'overdose
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M
Merci encore Seb
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S
<br /> bravo marlène !<br /> <br /> <br />