Caramba ! Encore raté !
Boah putain, non, encore ! Et merde et merde et encore merde ! J’ai raté la date, ça va être mort pour ma page, j’ai encore confondu le 14, qu’était avant-hier, et le 21, qui sera bientôt… C’est pas vrai mais quel con ! Y’a vraiment des jours où je voudrais me foutre des torgnoles dans la gueule ! En plus, j’étais carrément dans le sujet, bordel de Dieu, si y’a un truc qu’est mon truc, c’est bien la louze ! J’aurais pu parler de toutes ces couilles qui me sont tombées dans le pâté… Tiens, rien que cette nuit. J’arrivais pas à dormir, à remâcher mes occasions manquées. Descendant l’escalier, je me suis dit « Le chat est malade, je vais lui laisser la porte-fenêtre entrouverte sur le jardin, s’il a envie de gerber il pourra aller faire ça dehors ». Voilà-ti pas que je glisse dans une flaque en passant près de la litière dudit félin qui avait copieusement pissé à côté. Dès que je le chasse du lit (il me gêne pour dormir), cet enculé se venge. Je prends sur moi et j’allume la lumière: il était tellement roulé en boule sur le paillasson qu’on n’aurait pas su distinguer le côté qui chie du côté qui mort. J’ai résisté à l’envie de lui zlataner les côtes, au matou, il a 18 ans, ce vieux con, il m’a suivi dans toutes mes galères, ça sera bête d’en arriver là, après avoir fait tout ça… Même si à deux heures du matin, j’aime personne, sa petite oreille qui a bougé quand je lui ai gueulé dessus m’a bien attendri… « Espèce de vieille saloperie… » Je me suis ensuite souvenu, du pourquoi que j’étais descendu en pleine nuit. C’était pas vraiment pour m’occuper du greffier, ni marcher dans sa pisse ou de nettoyer sa merde. C’était parce que j’avais besoin d’un somnifère ; ça fait des années que j’ai des insomnies : je gamberge, ça tourne, ça tourne... Du coup, mon toubib m’a donné des hypnotiques. Pourtant, ça faisait un bail que j’avais arrêté la drogue. Au moins, celle-là est remboursée par la sécu. A chaque fois, c’est le même scénario qui s’installe, je pense à tout ce que j’aurais aimé changer dans la passé. Partir autour du monde. Ne pas perdre mon temps à la fac. Ne pas prendre Amélie en autostop. Fermer la fenêtre le jour où Gribouille est tombé du sixième. Choisir d’apprendre l’espagnol plutôt que l’allemand. Casser la gueule à ce grand con de Lilian. Ne pas fumer. Découvrir le petit mot d’amour de Prune tout de suite, plutôt que des années plus tard, dans mon grand cahier à dessin, une feuille qui m’est tombée sur les genoux un jour de nostalgie… La louze.